Biographie de Killswitchengage
Killswitch Engage, c'est comme une gifle, un arrêt brusque et grinçant, que ce soit musicalement ou émotionnellement," explique le bassiste Mike D'Antonio. Arrêt définitif. Une décharge émotionnelle et physique. Voilà qui résume bien Killswitch Engage. Alive or Just Breathing, le premier album chez Roadrunner de ce groupe originaire du Massachusetts, est une vraie effusion, que l'on parle de la forme ou du fond. "C'est un appel," précise Jesse Leech. "Je veux que les gens ressentent l'urgence et le désespoir que je ressens. Je veux que les gens s'arrêtent et se rendent compte du monde dans lequel ils vivent, plutôt que de suivre leur petit bonhomme de chemin. D'où le titre de l'album: êtes vous vivants ou juste en train de survivre ?"
Dès la première note, Alive or Just Breathing est une décharge. Bien que la musique de Killswitch Engage soit lourde et incisive, on y décèle une certaine fragilité qui souligne leur assaut métallique. L'utilisation subtile des mélodies rend leurs chansons plus poignantes, presque attendrissantes. Des titres tels que Fixation on the Darkness au groove brutal ou Just Barely Breathing dépeignent une large palette d'émotions, sans jamais faiblir en intensité. "C'est lourd, ça t'arrive droit dessus et tu ne peux rien y faire", souligne Jesse.
L'histoire de Killswitch Engage est le meilleur indicateur de ce qu'est leur révolution sonore actuelle. "C'est la réunion de personnes qui ont galéré pendant des années à jouer seules, qui se sont battues pour leur musique et n'ont jamais perdu espoir, pour former aujourd'hui un seul et même groupe," explique le frontman. Alors que Joel Stroezel (guitare) et Adam Dutkiewicz (batteur) officiaient jusqu'alors au sein du groupe de metal du Massachussetts Aftershock, Jesse Leech (chant) a fait ses preuves dans différents groupes de la région de Providence. Mais c'est le rôle de Mike d'Antonio (basse) dans le très influent mais sous-estimé groupe Overcast, qui définit le plus les racines de Killswitch Engage.
"Overcast est né quand le hardcore et le metal commençaient à se rapprocher," se souvient Mike. En 1997, après une poignée de disques sous le nom d'Overcast, et après avoir influencé le mouvement metal-hardcore dans son ensemble et notamment des groupes comme Lamb of God et Shadows Fall (dans lequel officie l'ancien chanteur d'Overcast, Brian Fair), le groupe dépose les armes. Quelques temps après, Mike entre en contact avec Adam et Joel. L'entente est immédiate. Il ne manque qu'un seul ingrédient: une voix. Après plusieurs mois de frustrations, le groupe auditionne Jesse, qui n'était plus alors dans aucun groupe. "Une chanson a suffit. C'était lui qu'il nous fallait," avoue Mike. La recette fonctionne à merveille comme on peut l'entendre sur le premier album éponyme du groupe, sorti en 2000 chez Ferret Records, et qui devint très vite un classique de la scène underground. Grâce à des concerts en première partie des suèdois de In Flames et à des apparitions sur des festivals cotés tels que le Worcester Metal and Hardcore Festival ou le Hellfest de Syracuse, Killswitch Engage a rapidement su se forger une solide réputation scénique.
Début 2001, Killswitch Engage commence à travailler sur Alive or Just Breathing. A partir d'une démo, le groupe et le label demandent à Adam (que l'on connait pour son travail de producteur avec des groupes tels que From Autumn To Ashes ou Unearth) de s'occuper de la production du disque, en collaboration avec Andy Sneap (Machine Head, Stuck Mojo) au mixage. Le résultat est renversant. Se basant uniquement sur les démos du groupe, le magazine anglais Kerrang! cite d'ailleurs Killswitch Engage comme un des "meilleurs nouveaux groupes de 2002". L'album en lui-même ("je n'ai jamais travaillé aussi dur sur un disque", nous précise le batteur/producteur) est un savant mélange de beauté, de brutalité, de mélodie, de désespoir et d'urgence.
Dès Numbered Days, Killswitch Engage atteint son but avec un degré certain de persuasion: "Babylon, tu vas tomber/ Tes jours sont comptés!" crache Jesse, qui fût fils de ministre avant de découvrir l'intensité du metal et du hardcore, tout comme la beauté tranquille du reggae roots. "Cette chanson est dédiée aux personnes négatives. Mon message pour ces personnes est simple : que ce soit par le Jugement ou le Karma, les choses négatives te reviennent forcément en pleine face." "Nos convictions ont un côté spirituel," admet Jesse. "Cependant, je sais que dès que tu commences à prêcher une seule et unique croyance, les gens se ferment." La chanson Self Revolution n'est pas seulement une idée lancée en l'air, c'est un appel aux armes. "Pour moi, cette idée est au coeur de Killswitch Engage," affirme Jesse, "une révolution mentale". Killswitch Engage n'est pas seulement sentimental et intellectuel, c'est aussi et surtout viscéral. Pour s'en convaincre, il suffit d'écouter le dernier titre, Rise inside sur lequel Jesse hurle: "Il est temps de faire la différence." On ne peut pas dire de leur révolution qu'elle soit passive…
"C'est un appel à mes frères et soeurs", explique Jesse. "Il y a une dernière phrase à la fin de ce morceau: 'Si je suis seul, je me battrai pour toi'. Et ça, j'en suis convaincu." La bombe est amorcée, il n'y a pas d'issue. Maintenant, il est temps de vous demander si vous bien vivant… ou juste en train de survivre?
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